Banques : Face à la crise, les atouts du mutualisme

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Par Rédacteur Modifié le 23 mars 2023 à 10h03
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50%Une banque marge en moyenne 50% à 80% sur une offre d'assurance emprunteur.

Plus résilientes que leurs concurrentes privées et cotées, les banques mutualistes attirent toujours plus de Français. Des clients-sociétaires qui louent leurs valeurs de proximité, de solidarité et de confiance.

Déjà fragilisées, les banques mises à mal par la crise du Covid

Après la crise sanitaire et la crise économique, bientôt une nouvelle crise bancaire ? Plus d’un an après le début de la pandémie du Covid-19, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour des banques françaises qui se préparent à encaisser, en quelque sorte, le contrecoup de la tempête faisant rage depuis plusieurs mois. Signe du pessimisme régnant au sein des directions des grands établissements tricolores, les annonces de fermetures d’agences et de suppressions de postes se succèdent depuis plusieurs années : après BNP Paribas, qui a fermé quelque 200 agences en quatre ans et réduit ses effectifs de près de 4 %, c’est au tour de Société Générale d’annoncer, à la faveur de la fusion de ses réseaux de proximité avec ceux du Crédit du Nord, la suppression de 600 agences d’ici à 2025.

D’ores et déjà fragilisées, les banques françaises vont devoir pallier l’arrêt des diverses aides publiques qui maintiennent les entreprises hexagonales sous perfusion depuis douze mois. Fonds de solidarité, suspension des prélèvements automatiques pour les indépendants, prêts garantis par l’État, crédits d’impôt, chômage partiel, report des cotisations sociales et des loyers, etc. : sans ces dispositifs publics, plusieurs dizaines de milliers d’entreprises « zombies » pourraient devoir mettre la clé sous la porte ou se tourner vers leurs banques pour leur demander de nouveaux crédits. Dans les deux cas de figure, les établissements bancaires devront disposer de suffisamment de liquidités pour faire face au risque de défaillance et aux demandes de prêts de leurs clients. Or, toutes les banques ne sont pas sur un pied d’égalité pour faire face à ce nouvel afflux, et certaines apparaissent plus résilientes que d’autres.

Quand résilience rime avec mutualisme

C’est le cas des banques mutualistes, a priori mieux préparées aux chocs financiers que leurs « grandes » consoeurs cotées en bourse : « Les banques mutualistes, mieux capitalisées que les banques privées, apparaissent en meilleure posture. Crédit Agricole, Crédit Mutuel et BPCE obtiennent de meilleurs résultats aux tests que Société Générale ou BNP Paribas ». Les trois établissements mutualistes progressent également de manière continue dans la banque de détail et dans ses produits associés, comme le crédit immobilier, dont ils détenaient, en 2019, 78 % des parts de marché. Ils surperforment aussi dans le crédit à la consommation et grappillent des places dans les assurances. Les raisons de cette insolente bonne santé ? « Parce qu’ils n’ont pas d’actionnaires à rémunérer, ils ont de très importants excédents de capitaux, qui leur permettent d’être offensifs commercialement », analyse dans Le Figaro Jérôme Legras, responsable de la recherche chez Axiom AL, selon qui « les banques mutualistes ont aussi moins de contraintes en capital et d’exigences de rentabilité que les banques cotées ».

En dépit de la crise sanitaire et économique, les banques mutualistes françaises peuvent ainsi se targuer de présenter des résultats satisfaisants. Affichant une bonne résistance de son produit net bancaire (PNB), un renforcement des provisionnements pour risques non avérés et la poursuite des investissements, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale (principale caisse du groupe Crédit Mutuel) se félicite par exemple, dans un communiqué, de « résultats 2020 solides » et d’une « reprise significative au second semestre » : « en 2020, la banque mutualiste a accéléré sa transformation axée sur l’innovation technologique et le modèle de banque relationnelle omnicanale de proximité. (Elle) a montré (...) la pertinence et la solidité de son modèle mutualiste de bancassurance — avec des mesures exceptionnelles de solidarité et d’accompagnement en faveur de ses clients particuliers, professionnels et entreprises ».

Même son de cloche du côté de la filiale bretonne du Crédit Mutuel, Arkéa, qui a enregistré de bonnes performances financières malgré la crise. Une situation quelque peu paradoxale quand on sait que la direction de la banque cherchait, depuis plusieurs années, à quitter le giron du Crédit Mutuel et donc du mutualisme. Une volonté à contre-courant qui s’est finalement soldée par la démission, coup sur coup, du directeur général et du président de la banque.

Les banques mutualistes, banques du futur ?

Plus démocratiques, les banques mutualistes sont, aussi et surtout, historiquement ancrées dans un principe de solidarité, qui remonte à leur création, lorsque des philanthropes du 19e siècle ont décidé d’ouvrir leurs portes aux clients que les banques capitalistes refusaient d’accueillir. Des valeurs qui ont traversé les siècles et s’expriment encore aujourd’hui au quotidien. En plein confinement, le Crédit Agricole a ainsi lancé l’opération « Un brin de bonheur pour notre territoire », grâce à laquelle 10 000 brins de muguet ont été achetés à des producteurs locaux avant d’être offerts aux pensionnaires de plus de 150 EHPAD du Sud-Ouest de la France. Les banques mutualistes, ce sont, enfin, un ensemble de services que l’on ne trouve que chez elles, comme les forfaits téléphoniques fixes et mobiles proposés par le Crédit Mutuel, utilisant le réseau de Bouygues Télécom. Autant d’atouts qui font des banques mutualistes les véritables banques du futur.

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