En mai 2015, le Ministre des Finances, Michel Sapin, annonçait le lancement d'un comparateur public, gratuit et en ligne, des tarifs bancaires… Il devrait voir le jour le 1er février selon Bercy mais on peut s’étonner du sort des nombreuses PME qui opèrent déjà sur ce secteur des comparateurs ?
Pourquoi l’Etat vient-il concurrencer directement des entreprises ? Le mouvement ETHIC s’interroge sur cette initiative intempestive du Gouvernement et l’objectif recherché de cette forme de concurrence déloyale qui pourrait bien générer une suppression d’emplois dans ce secteur.
Michel Sapin explique vouloir favoriser la concurrence bancaire… pourtant elle existe déjà ! Elle s’est même intensifiée ces dernières années avec l’apparition de nombreux comparateurs toujours plus innovants, qui exercent leur activité en totale indépendance. Un service, en outre, qui est déjà proposé gratuitement aux utilisateurs…
Ainsi BoursedesCrédits, Membre du mouvement ETHIC, est une startup innovante spécialisée dans la distribution de services financiers fondée en 2012 par Arsalain El Kessir ; elle est devenue en moins de deux ans, l’un des leaders du secteur sur Internet. La société est notamment le n°1 des indépendants sur le courtage en regroupement de crédits. Elle s’est lancée dans la comparaison des tarifs bancaires ces derniers mois.
Un projet inutile financé par le contribuable
« A l’heure où le déficit budgétaire national reste important et où des dépenses véritablement prioritaires doivent être financées, nous nous interrogeons sur l’intérêt de monopoliser des ressources et des fonds publics pour finalement créer une plateforme qui existe déjà sous plusieurs formes sur le marché, à la satisfaction des consommateurs » s’interrogent ensemble Ludovic Herschlikovitz, de Choisir-ma-banque, et Guillaume Clavel, de Panorabanques.com.
Au total une dizaine d’acteurs privés et associatifs parmi lesquels Choisir-ma-banque.com, Panorabanques.com, LeLynx, Banquissima.com, mais également UFC Que Choisir, proposent déjà ce type de services.
« Rappelons par ailleurs la Directive Européenne du 23 juillet 2014 : elle impose aux Etats membres de s’assurer de la mise à disposition du public de l’accès gratuit à au moins un site de ce genre, mais ledit ou lesdits sites peuvent être aussi bien privés que publics » rappelle Diane Larramendy de LeLynx.