Attentats parisiens : le report des élections régionales confirmé par Valls

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 16 novembre 2015 à 9h54
Report Elections Regionales
@shutter - © Economie Matin
3Il faut un minimum de 3 semaines pour faire voter une loi au Parlement, décidant du report des élections régionales.

MISE A JOUR : l'option du report des élections régionales, envisagé dans la journée de samedi, à été formellement repousse par le Premier ministre Manuel Valls samedi soir lors de son intervention télévisée sur TF1 et à nouveau dans la journée de dimanche.

L'état d'urgence décrété le 14 novembre 2015, au lendemain des attentats meutriers survenus à Paris dans la nuit du 13, posent la question du maintien des élections régionales les 6 et 13 décembre prochain.

Selon nos informations, François Hollande devrait demander aux chefs de partis politiques, qu'il reçoit à l'Elysée dans l'après-midi, leur position sur ce sujet. Il est en effet évident que les élections régionales seront fortement impactées par ces attentats dignes du 11 septembre américain.

Non seulement parce que la campagne électorale - suspendue sine die par la plupart des candidats, notamment en Ile-de-France - ne pourra plus se dérouler normalement : Tractages, meetings, portes-à-portes vont être difficiles à organiser, s'ils ne sont pas tout simplement abandonnés, ou.. interdits ! Est-il besoin de rappeler que l'état d'urgence prévoit expréssement l'interdiction de toute manifestation sur la voie publique, et qu'un simple tractage d'un candidat avec quelques militants, peut-être qualifé comme tel ? De même, la tenue de meetings, et leur sécurisation, va devenir d'autant plus compliquée que l'état d'urgence prévoit aussi la possibilité pour les préfets d'imposer un couvre-feu..

Crainte d'un raz-de-marée en faveur du Front national

Mais certains estiment, notamment dans l'entourage du chef de l'Etat, que les élections régionales doivent absolument être reportées, car le résultat du scrutin sera fortement impacté par les évènements de ces dernières heures. Inutile de tourner autour du pot : c'est la crainte d'un raz-de-marée en faveur du Front national qui fait peur non seulement dans la majorité présidentielle, mais aussi chez les Républicains. La crainte de voir les Français se défouler dans les urnes contre le gouvernement qui n'a pas su les protéger, mais aussi de voir une majorité de Français donner raison au Front national sur l'immigration, le danger islamiste, le multiculturalisme, etc, est trop forte pour ne pas tout tenter afin de garantir plus de sereinité au scrutin.

Report des élections régionales : il faut faire voter une loi

Le souci, c'est que l'état d'urgence à lui seul ne suffit pas pour imposer un report des élections. Une telle décision n'appartient en effet pas au gouvernement, mais au Parlement, qui doit voter une loi pour le décider. Problème : un délai incompressible de trois semaines est nécessaire pour faire voter une loi. Il faudrait donc s'y prendre dès lundi, sachant que le premier tour des régionales doit avoir lieu le 6 décembre...

Mais il existe une autre solution : un constitutionnaliste, interrogé par le Figaro, évoque la possibilité, pour le président de la République, de s'octroyer les pleins pouvoirs, conformément à l'article 16 de la Constitution. Or, dans ce cas précis, le chef de l'Etat pourrait, sans en référer à quiconque, décider du report des élections... Mais François Hollande est-il prêt à une telle extrémité ?

Une chose est certaine : ces élections régionales, et leur résultat, si elles sont maintenues, ou même, si elles sont reportées, ne seront pas des élections comme les autres, et leur résultat sera quoi qu'il arrive très fortement impacté par les attentats meurtriers du 13 novembre 2015, qui resteront gravés dans l'Histoire de France au même titre que des tentatives de coup d'Etat ou des révolutions manquées ou réussies...

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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