La présidentielle est l'occasion de poser de sérieuses questions quant au devenir de l'économie française ! C'est l'occasion de se demander pourquoi il n'existe pas de Google, de Facebook, d'Amazon, ou de Tesla à la Française (ou à l'européenne...). C'est l'occasion de s'interroger sur la place de la France dans des disciplines "nouvelles", comme l'intelligence artificielle, la robotisation, les voitures autonomes.
Et à juste titre, car l'actualité est aujourd'hui frappante : Google vient de lancer son nouveau service de voitures 100% autonomes au grand public en version test. Dans le même temps, l'entreprise américaine fait des avancées spectaculaires dans le domaine de l'informatique quantique (en planifiant pour 2017, une puce de 49 qbits ce qui lui donnerait une quasi-suprématie dans ce domaine). A côté, Uber réfléchit sérieusement à la mise en oeuvre d'un service opérationnel de voitures volantes en 2020 (soit, à peine 3 ans...), pendant qu'Elon Musk pense à installer des colonies humaines sur Mars, et investit dans une startup qui ambitionne d'interconnecter directement le cerveau avec l'IA des ordinateurs.
Que d'ambitions !
Et pendant ce temps, que se passe-t-il en France ?
Mais force est de constater que l'économie française fait moins rêver... En fait, si l'on observe les industries qui ont le vent en poupe dans notre pays, ce sont des activités comme les activités des agences de travail temporaire (92% d'entreprises profitables en 2015 : 1652 entreprises profitables, contre 141 déficitaires), celles des supermarchés (90% d'entreprises profitables, avec 3979 profitables, contre 441 déficitaires) ou encore les activités de commerce de détail de produits pharmaceutiques en magasin spécialisé (3041 entreprises profitables contre 436 en déficit).
Ces industries sont évidemment essentielles, mais la France manque d'une dynamique qui fait pousser des ailes aux Français : en France, on se bat contre le temps de travail, contre le licenciement, contre le capitalisme outrancier. Mais on ne se bat jamais vraiment pour changer le monde. Où sont nos ambitions ?
En réalité, la culture française n'aide en rien à changer ce paradigme. Majoritairement, on ne voit dans l'entreprise et dans les entrepreneurs - au mieux - des "patrons" détestables - et au pire des services d'asservissements économiques et sociaux. Comment dès lors insuffler une dynamique massive, une volonté de travailler ensemble à changer le monde ? Et qui d'autre que l'entreprise serait à même de mener un tel travail ?
Pour autant, c'est l'Etat qui doit aider et jouer un rôle majeur pour opérer une transition et redonner des ambitions à la France. Notre pays doit opérer une "disruption" massive de la culture française et insuffler aux entreprises une ambition et une place qui doit être la leur.
Pourquoi ne pas commencer dès l'école, et transmettre une culture entrepreneuriale comme un moyen ambitieux de construction de soi. Le système éducatif français fait une belle part aux sciences, mais pourquoi ne pas cultiver les bases les plus saines de la culture entrepreneuriale : réaliser des projets, apporter de la valeur aux autres, outrepasser ses limites, se confronter à l'inconnu. Peut-être pourrait-on enfin réconcilier les citoyens français avec l’entreprise.
Retrouver de l'ambition pour les défis à venir
Les 30 prochaines années vont apporter leur lot majeur de révolutions technologiques et humaines. Le développement massif de la robotisation, de l'intelligence artificielle, vont apporter des changements fondamentaux. Si l'informatique a mis du temps à se développer, on estime que l'intelligence des hommes sera dépassée par l'informatique vers 2025, et vers 2040, on estime qu'un ordinateur aura une intelligence de plusieurs milliards de fois supérieure à un être humain. A la limite, peu importe si ces estimations sont vraiment exactes, car on peut d'ores et déjà dire que cela arrivera dans un espace-temps proche. Or, la société française donne le sentiment systématique de subir les révolutions technologiques plus que de les mener. Il nous faut une impulsion nouvelle et un dynamisme nouveau pour attaquer ces problèmes.
Nous devons retrouver cette ambition qui fait l'excellence de la France et qui nous amène à nous dépasser !